Page 26 - Bulletin Juillet 2015

La CharenteN’ayant plus de responsabilité municipale et donc du temps, je vais tenter de vous distraire en vous racontant la Charente, ce fleuve nonchalant qui fit la fortune de notre communeet qui la décore toujours si joliment.Aujourd’hui, nous allons évoquer simplement l’origine de son nom, sa géographie, son cours et ses multiples affluents qui sont au nombre de 56. Ultérieurement, nous nous pencherons sur son rôle économique avec la batellerie et sa place dans l’écologie.L’origine du nom : Ptolémée, mathématicien, astronome et géographe grec qui vivait au 1er siècle de notre ère parle du fleuve Carantelus. Ausone, poète latin du 3ème siècle, qui habitait Burdigala (Bordeaux) etpossédait un domaine à Mediolanum Santonum (Saintes), parle du fleuve Carantonus.Ces deux appellations sont d’origine celte : « car » signifie rapide et « on » ou « an » l’eau.Le nom de Chéronnac, à la naissance du fleuve, présente une analogie certaine avec Carantonus et Charente.Sa source se trouve dans le département de la Vienne à Chéronnac, charmant village situé sur les plateaux du Limousin à 315 mètres d’altitude. La Charente va rencontrer l’Océan Atlantique à Port desBarques après 360 km de voyage, traversant quatre départements : la Vienne, les Deux Sèvres, la Charente et la Charente-Maritime avec une pente moyenne d’à peine un mètre par km. Entre Chéronnac et Civray, elle prend la direction plein Nord pour revenir plein Sud jusqu’à Angoulème, puis plein Ouest jusqu’à la mer.Je vais vous nommer tous les affluents en m’attardant sur les principaux qui sont au nombre de quatre :La Tardoire La Touvre La Seugne La BoutonneRive gauche, depuis la source :le Treize - la Moulde – le Pas de la Mule –la Lizonne – l’Argentor – le Son et la Sonnette la Tardoire : née près de Châlus (où Richard Cœur de Lion, atteint par un « carreau » d’arbalète, perdit la vie en 1199),rejoint la Charente à Mansle, après un cours de 100 km, grossie du Bandiat et de la Bonnieure le Valandeau – le Brangerie – le Puits desPreins – le Nitrat – l’Argencela Touvre : (11 km) née près d’Angoulème par quatre sources : le Dormant, le Bouillant, la Font de Lussac et la Lèche qui sont en fait des résurgences de la Tardoire et du Bandiat dont une partie des eaux s’est perdue dans les sous-sols calcaires.Le débit de la Touvre est plus important que celui de la Charente qu’elle grossit près d’Angoulème. La Touvre est la deuxième résurgence de France, après la Fontaine de Vaucluse.l’Anguienne – les Eaux Claires – le Charreau – la Brème – le Claix – le Vélude – l’Echalette – l’Anqueville – la Romède – le Gensac – le Né – le Gua – le Pératla Seugne : (74 km), née près de Montlieu, arrose Jonzac et Pons avant de rejoindre la Charente en amont de Saintes.le ruisseau de Fontmorte – le Bruant –le Freussin – le Canal de l’ArnoultJe me permettrai d’ajouter quelques modestes rivières que les géographes n’ont pas retenues, mais que les habitants de Crazannes etPort d’Envaux connaissent sûrement. l’Hommetail (du bourg de Crazannes à laTouche) le Grand Vaine (du château de Crazannes à laCharente) le Bel Air (des Coumaillauds à Panloy)le Troquant (des Chails à la Charente en amont de Port à Clou, face au Rochefollet)Rive droite, depuis la source :Etang de Péruse - La Vergnes – le Braillou – le Transon – le Merdaneon – la Peruse – le Bief – l’Aume –le Sauvage - le Crachon – le Nodes – la Nouère – la Guirlande – la Gorre – la Tenaie – la Soloire – le Fossé du Roi – l’Antenne – le Coran – le Bourru – l’Escambouille (Fontcouverte) – le Rochefollet (Saint Vaize) – la Rutelière (Taillebourg) –le Bramerit (Saint Savinien)la Boutonne : (94 km) prend sa source à Chef Boutonne, au seuil du Poitou, traverse Dampierre, Saint Jean d’Angély, Tonnay- Boutonne et conflue à Carillon de Candé, en amont de Tonnay-Charente.Quant à l’expression : « le plus beau fossé de mon royaume », c’est vraisemblablement Henri IV qui en est l’auteur, bien qu’elle soit attribuée à François 1er, roi charentais, né à Cognac.Jean Gaud