Page 12 - bulletin janvier 2019
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10 Notre environnement
La tourbe et les terreaux professionnels ou de jardinage
La tourbe est issue des tourbières qui sont des zones humides, colonisées par la végétation, dont les
conditions écologiques particulières ont permis la formation d’un sol constitué de dépôts de tourbe. La
tourbe est une matière organique fossile formée par l’accumulation de débris végétaux dans un milieu
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saturé d’eau durant des milliers d’années. Elle est massivement utilisée (40 millions de m par an),
notamment en horticulture, pour la production de plants.
Il existe 3 sortes de tourbes :
Ø La tourbe blonde : issue de la transformation de sphaignes, sortes de mousses, à structure légère et
fibreuse avec une très grande capacité de rétention d’eau et un pH peu acide.
Ø La tourbe brune : moins riche en fibres, avec plus d’éléments fins, et plus dégradée.
Ø La tourbe noire : encore plus fine et dégradée, riche en éléments minéraux.
L’exploitation des tourbières met en péril ces écosystèmes humides et riches en biodiversité, mais elle
détruit surtout une ressource non-renouvelable à l’échelle humaine (il faut un siècle pour former 5 cm de
tourbe) et libère quantités de carbone, car les tourbières, qui ne couvrent que 3% des terres émergées,
stockent entre 20 et 30 % du carbone des sols mondiaux.
Depuis de nombreuses années, des naturalistes dénoncent l’exploitation industrielle des tourbières.
De nombreux pays , dont la France, préservent mieux leurs tourbières mais continuent d’importer de la
tourbe du Canada et des Pays Baltes.
Les terreaux contenaient encore il y a quelques années entre 60 et 80% de tourbe. Mais mettre au
point de bons terreaux ne s’improvise pas et il n’est pas facile de retrouver les qualités de la tourbe dans un
autre matériau.
Les substituts à la tourbe essayés sont : écorces et fibres de bois plus ou moins travaillées et
compostées, fibres de coco (importées d’Afrique), composts de déchets verts plus ou moins fibreux.
Au fil des années, les fabricants ont multipliés les essais, améliorant la qualité des fibres de substitutions.
Sont également testés, l’ajout d’autres composants (mycorhizes, préparation microbiennes, algues ….)
Les références de terreaux totalement dépourvues de tourbe sont encore assez peu nombreuses,
mais pour beaucoup d’autres, la tourbe n’est pas l’ingrédient principal. Ce n’est pas encore l’idéal, mais la
réduction de l’utilisation de la tourbe dans les terreaux tend enfin à se généraliser et c’est une bonne
nouvelle pour les tourbières !!!